La première miellée, et la meilleure, est celle des fourrages de première coupe
Le prélèvement du miel

Vers l'époque prévue de la miellée, l'apiculteur doit surveiller ses colonies afin de poser à temps une hausse supplémentaire qui servira de "magasin".
Il devra prendre soin également de dégager les alentours des ruches, couper les broussailles, les herbes hautes.
Certains apiculteurs, pour faciliter l'atterrissage des butineuses, ajoutent une planchette sur la table d'envol.
Si la saison est très chaude, il pourra surélever très légèrement avec des cales le devant des ruches.

La récolte a lieu quand les 3/4 environ des rayons sont operculés.
L'enlèvement des hausses (en aucun cas il ne faut toucher au magasin du nid à couvain situé dans le corps de la ruche) doit se faire avant la fin de la miellée, quand il y a encore des fleurs et que les abeilles sont aux champs.
Certains apiculteurs posent sur le corps de la ruche, la veille de la récolte, un "chasse-abeilles" qui laisse entrer les abeilles dans le corps de la ruche, mais empêche la montée dans les "étages". On peut ainsi obtenir des hausses pratiquement sans abeilles, ce qui facilite le travail et permet d'enlever les hausses sans avoir à les vider.

La ruche est découverte de son toit, ce qui met à nu la hausse. En enfumant alors légèrement l'entrée et le dessus des cadres, on doit décoller la hausse (Elle a été soigneusement colmatée par les abeilles qui veillent la nuit complète) au lève-cadre. Toujours avec le lève-cadre, Il faut enlever les rayons par les deux pointes plantées à la partie haute de l'armature.
Avec une brosse légère et à gestes lents, Il faut dégager le rayon des dernières abeilles que la fumée n'avait pas écartées, puis acheminer les rayons, placés dans une hausse de transport, vers le laboratoire.
Dans une pièce (cellier, remise) réservée à l'extraction du miel et qui doit être entièrement fermée, les abeilles indésirables et véhiculées avec les rayons reprendront le chemin de la liberté, grâce à un chasse-abeilles placé sur une vitre à l'endroit le plus éclairé.
Les rayons placés sur le chevalet, au-dessus d'une cuve, seront désoperculés avec le couteau bien chaud dont le tranchant ouvrira les couloirs.

Les alvéoles encore garnis de couvain seront respectés. En aucun cas les larves ne doivent passer dans le miel (ce qui se produit dans le miel de presse pour les ruches de paille où les rayons sont entièrement broyés). Les rayons seront placés dans le centrifugeur mécanique qui, sous l'action de la force centrifuge, projette hors des alvéoles le miel liquide.
Débarrassé de sa richesse, le rayon sera replacé dans les hausses. Un rayon bien garni peut donner jusqu'à 2 kg de miel.
Le miel est alors versé au-dessus d'un tamis qui éliminera les parcelles de cire.
Le miel peut être filtré dans l'"épurateur" qui permet épuration et décantation plus complète.
Cet épurateur permet également une maturation indispensable si les rayons ne sont pas tous operculés.
Les abeilles ne scellent les cellules que lorsque le miel est "mûr", c'est-à-dire ne contient plus d'eau. Le miel qui n'est pas à maturation ne se conserve pas.

On remplit alors le premier pot du miel de la récolte. Il est encore tout embrumé de ce remue-ménage. A lui seul il symbolise le travail d'une multitude d'ouvrières.
Les cadres vidés seront rendus aux abeilles le soir même, pour un ultime nettoyage.