Un voile est essentiel pour se protéger des piqûres, alors que les gants sont facultatifs
Cotoyer les abeilles sans risque

Les abeilles piquent ! C'est une constatation douloureuse, souvent inesthétique, parfois dangereuse.
Il est évident que certains individus sont piqués quelles que soient les précautions prises (voile, gants, fumée) alors que d'autres apiculteurs, travaillant sans voile ni gants, le sont très peu.
Trop de précautions nuisent parfois, faisant naître dans le cœur de l'intrus une inquiétude qui va très vite se retourner contre lui. Dès que les abeilles ont piqué et si elles perçoivent la peur de leur victime, elles s'excitent et s'acharnent volontiers sur qui elles viennent d'attaquer. L'affolement s'en mêle, la fuite éperdue, les gestes brusques qui peuvent déchaîner les vagues d'assaut de la cité. à, C'est ainsi que bien des novices, après cette douloureuse épreuve, conçoivent une crainte irréversible de ces insectes et abandonnent très vite leurs premiers essais.

Pour approcher les abeilles sans trop de dommages, il ne faut pas être trop douillet, les quelques piqûres récoltées lors des manipulations doivent être prises avec une certaine bonne humeur.
D'une part, leur effet thérapeutique est certain.
D'autre part, il se crée une espèce d'accoutumance, les premières piqûres sont les plus douloureuses, avant tout par l'effet de surprise qu'elles provoquent.
Par la suite, il se fait chez les apiculteurs confirmés une sorte de mithridatisation qui rend les sujets moins sensibles.
Ceci dit, il est préférable d'éviter les piqûres intensives en contrôlant son propre comportement et en étudiant celui des abeilles.

Contrairement à une opinion injustement répandue, les abeilles sont des êtres extrêmement sociables et sensibles.
C'est en raison même de leur sens de l'harmonie et de l'ordre qu'elles détestent l'agitation et l'agressivité.
La meilleure des ouvertures est la confiance. Qui veut connaître et approcher sans danger ces insectes doit essayer de leur faire comprendre qu'ils n'ont rien à redouter de sa présence.
Toutes les manipulations doivent être effectuées sans hâte et en observant l'attitude des insectes. L'apiculteur enfume doucement l'entrée de la ruche et le haut des cadres quand la ruche est ouverte. Il n'enlève un rayon que si les abeilles sont paisibles ou en enfumant légèrement (La fumée a un pouvoir calmant sur les abeilles) s'il constate des signes d'irritation. Il balaie doucement au-dessus de la ruche les abeilles au travail sur le cadre qu'il vient de prélever.
Au prix de ces précautions bien simples et dans la plupart des cas, l'homme n'a rien à craindre des abeilles.

Connaître les moments favorables Ce qu'il faut connaître du caractère des abeilles permettra aussi d'éviter de les mettre en effervescence.
Ces insectes ont le caractère changeant et ceci en relation directe avec la température extérieure, le moment de la journée et l'importance de leurs occupations.
En pleine miellée, quand le temps est beau et la récolte prometteuse, les abeilles sont tellement occupées qu'on peut sans crainte ouvrir la ruche.
En revanche, le matin de bonne heure, ou la nuit quand la ruche est pleine constituent des heures peu propices à quelque inspection.
L'humeur des abeilles est aussi extrêmement sensible à l'orage, au grand vent qui les excite. La pluie, en diminuant la miellée, les rend agressives.
Enfin, dès que la floraison est finie, les arbres défleuris ou que l'hiver approche, elles s'apprêtent à défendre jalousement leur trésor, et il est préférable de ne pas aborder la ruche en dehors d'absolue nécessité.