Elément mâle de la fleur que récoltent les abeilles, le pollen a toujours suscité la curiosité des botanistes et des scientifiques
Le pollen

Il n'y a pas tellement longtemps que les vertus du pollen ont été reconnues et appliquées dans la consommation humaine.
Sans avoir sur les larves d'abeilles les mêmes effets spectaculaires que la gelée royale sur les larves de la reine, le pollen, nourriture de tout le petit peuple de la ruche, présente une richesse de composants telle que l'on n'a pas hésité à le commercialiser, en obligeant les butineuses à abandonner au seuil de la ruche une partie de leur récolte dans des "trappes à pollen", ce qui permet à l'apiculteur de prélever ainsi 2 à 3 kg de pollen par an et par ruche.
Le pollen, séché et trié, est ensuite commercialisé.

Les effets du pollen

Sur le plan pratique, les attestations des effets bénéfiques du pollen sont multiples ; les voici brièvement évoquées :

  • Action régulatrice de l'appétit : intervient dans le cas d'anorexie (perte de l'appétit), aussi bien que d'obésité, par amélioration de l'assimilation.
  • Action régulatrice du fonctionnement intestinal : combat les états diarrhéiques et, paradoxalement, la constipation chronique.
  • Action sur tous les états de fatigue : surmenage physique ou intellectuel, convalescence, neurasthénie, fatigue des vieillards. Le pollen agit comme un remontant en amenant une rapide reprise du poids et des forces chez les convalescents.
  • Action sur le vieillissement de l'appareil génital et urinaire : en particulier sur les troubles de la prostate.
  • Action antibiotique : notamment sur les salmonelles : microbes de certaines typhoïdes, abcès, furoncles.
  • Action sur le système cardio-vasculaire : régulation de la tension artérielle, amélioration de la résistance des vaisseaux sanguins.

Cette fine poussière dorée qui tombe des fleurs au printemps est la matière mâle, fécondante des fleurs.
Chaque espèce florale possède un pollen spécifique à tel point qu'il est parfaitement possible au microscope de reconnaître de quelle fleur il est issu.
Tous les miels, même les plus épurés, contiennent encore des grains de pollen, ce qui permet ainsi de les identifier et de vérifier s'ils proviennent bien de l'espèce florale mentionnée par le vendeur.

Ce pollen, que les abeilles agglomèrent en pelotes jaunâtres dans la "corbeille" de leurs pattes arrière, est destiné à la nourriture de la ruche. "Ce pain des abeilles" est réservé aux ouvrières et aux faux bourdons. Il en est consommé près de 25 kg par an et par ruche.
Une abeille chargée de la récolte du pollen part de la ruche avec, dans le jabot, une petite gouttelette de miel.
Elle s'installe sur les étamines des fleurs et gratte avec ses mandibules et ses pattes antérieures le pollen des étamines.
Au fur et à mesure, elle humecte sa récolte du miel de son jabot pour l'agglutiner.
Pendant qu'elle se dirige vers une autre fleur pour continuer la récolte, ses pattes postérieures munies de brosses balaient avec une vélocité incroyable le pollen de ses pattes antérieures et de son abdomen.
Avec le peigne raide dont est munie l'extrémité de sa patte, elle accroche le pollen contenu dans la brosse de l'autre patte et pousse la boule de pollen vers la corbeille, sorte de dépression sur la face externe de la jambe.
Quand la corbeille est pleine, l'abeille ainsi "culottée" revient à la ruche où elle se débarrasse de son pollen.
Celui-ci est mis en réserve dans des cellules distinctes de celles du miel.
Une partie sera conservée jusqu'au printemps pour l'élevage des jeunes larves.
Un bonne ruche reçoit environ 400 abeilles à l'heure chargées de la récolte du pollen.
On peut estimer la récolte à 50 g par jour environ.